« Densité lumineuse »
L’art de Noriko Fuse est clairvoyant et sensible, lucide et émouvant, paradoxal ; il unit les contraires. En 1995, l’artiste intitule une lithographie Volume volatil.
Alors le volume serait un vide dense qui s’élève, s’envole ; le vide flotte, monte, tournoie, voltige. Parfois, le vide vacille, luit, scintille. Le vide se répand, se dérobe, se sauve, s’esquive, s’enfuit. Le vide boit les obstacles ; le vide traverse les parois de tous les récipients. Le vide rayonne, chatoie. Le vide éblouit avec sa blanche réverbération. Le vide vit.
Le vide respire. Le vide persévère. Le vide flamboyant trouve sa voie sacrée. Le vide volatil filtre, sourd, ruisselle. Le vide coule, déborde. Le vide bout, s’exaspère, s’impatiente. Le vide se sublime, subtil. Le vide est une vapeur candide, un brouillard lacté. Le vide primordial anime l’univers originel. Le vide est lointain et proche ; il est envers et endroit ; il est intérieur et extérieur. Le vide serpente et revient à l’incertain.
Gilbert Lascault, les lignes vivantes.