Carol Munder, artiste américaine, photographie souvent dans des musées les objets, catalogués, numérotés, d’un quotidien depuis longtemps passé, et par son procédé photographique, parvient à donner l’idée du temps écoulé, tout en plaçant l’image dans un temps autre. Elle joue sur une corde raide, bouleverse les méthodes et déstabilise le regard du spectateur en liant des sensations que l’on imaginerait contraires.
Le flou est parfaitement et précisément défini par la finesse d’un grain et la profondeur des noirs, ajoutant ainsi une ambiguïté certaine à l’image. Les détails sont à peine évoqués, les contours sont brouillés, seul l’essentiel est posé, présent, fragile et transparent.
L’objet inerte, bien réel pourtant, vascille, et flotte dans un univers qui tient du rêve, et Carol Munder parvient à nous faire douter, nous donne l’impression de l’inaccessible, tout en nous faisant effleurer une réalité qui n’est plus là.
Le choix de l’appareil, du sujet, la lentille en plastique qu’elle appose sur l’objectif, la plaque de cuivre, la chimie, l’impression de l’image en héliogravure, les grains d’argentiques sont autant de travail de minutie, de patience, de rigueur, et font partie de son œuvre.
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