Existe-t-il un style Buraglio, comme on parle d’un style Baselitz ou d’un style Buren ? Non sans doute, tant sa production picturale s’est modifiée au long de sa carrière. Il ne s’est jamais arrêté à une formule picturale qu’il aurait ensuite habilement répété. Il n’a pas hésité à rompre, à vagabonder dans plusieurs directions, à pratiquer toutes sortes de techniques et de matériaux. Tout a commencé il y a longtemps, dans les années soixante. Buraglio était engagé « à plein temps », la peinture et la politique faisaient encore bon ménage. En ce temps-là, on croyait qu’un geste d’éclat, qu’une action commune avec les confrères pouvait changer le rapport de l’art et de la société, pouvait changer la société tout court. De nos jours, l’homme, toujours engagé, reste convaincu que l’œuvre d’art n’est jamais séparée de son contexte – politique, social ou même religieux. Bref, elle n’échappe jamais à l’histoire. Toutefois, depuis un certain temps, Buraglio fait appel à « l’histoire de proximité », nourrie d’éléments autobiographiques – ses souvenirs, son environnement, son visage même […].
Extrait de texte, exposition Bas voltage / 1960-2019 au MAMC+, Saint-Etienne. Itzhak Goldberg, 2019.
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