Elle peint des fleurs, après avoir peint des arbres et des mers.
Elle, c’est L, comme Laurence.
Et ce n’est pas parce que l’ on a rien à dire que l’on peint des fleurs : c’est parce que l’ on a beaucoup à dire que l’on fait ce grand détour par un sujet faussement simple, par cette beauté première. Cy Twombly y est lui même revenu avec ses merveilleux iris en bordure de feuille.
Les fleurs, on les offre.
Laurence les peint : c’est pareil.
Oui mais, en noir et blanc, comme ses arbres, comme ses mers, comme ses gravures.
Le noir lui va bien. Elle est peintre de lumière, donc d’ombre pour que la lumière soit . Elle aime Rembrandt.
Il y a dans sa peinture une fulgurance effacée. Les fleurs, son sujet d’aujourd’hui, ne résisteraient pas à la seule fulgurance de ses coups de brosse, de ses coups d’énergie, si son effacement ne permettait la délicatesse requise, jamais fanées, mais vivantes, tulles blanchis.
Elle les peint en bouquet de toile comme des petits cratères prêts à exploser, des trouées dans l’obscur croisé, comme on croise le fer, où semble se livrer un quelconque combat, des points, des taches qui pétillent dans la nuit du noir. Le jour gagnerait.
jean pierre schneider, mars 18.
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