« On avance dans la peinture de Tello comme on avance dans le monde, en passant de la première à la dernière image au travers du paysage qui se déroule, parfois à partir du milieu, parfois sans atteindre la fin. L’expérience intellectuelle de ce voyage dans la peinture devient une expérience physique, qui fait appel au corps entier. Les images à venir promettent un point d’arrivée, un chatoiement sur l’horizon ; celles qu’on a déjà vues offrent une possibilité de remémoration. Et, dans le présent de l’image qu’on a devant soi, on existe en suspens dans un instant sans cesse changeant, une île de temps qui miroite entre ce que l’on sait des couleurs et des formes et ce qui reste à venir. Toute personne qui regarde un tableau de Tello est un voyageur en chambre. »
© Alberto Manguel, extrait de « L’écriture cartographique de Monique Tello ». Texte publié dans la revue « L’Atelier contemporain » n° 1, au sein d’un dossier consacré à l’artiste